Religion en Chine

Cérémonie de culte public au Grand Temple de Shennong-Yandi, à Suizhou, Hubei.
Le stupa consacrant une relique de Gautama Bouddha, l'os d'un de ses doigts, au Temple de Famen, un complexe bouddhiste à Baoji, Shaanxi.
Appartenance religieuse en Chine en 2010 (CSLS 2010)[1].
Appartenance religieuse des provinces à majorité chinoise Han en 2012 (CFPS 2012)[2].

Le fait religieux dans le monde chinois se caractérise par le pluralisme, favorisé par l’attitude de l'État : celui-ci exerce depuis le début de l’empire (IIIe siècle av. J.-C.) un contrôle attentif sur les groupes susceptibles de constituer une menace pour le pouvoir et la société et met au pas les sectes trop actives, n’accordant qu’exceptionnellement l’exclusivité à un culte. Le syncrétisme et le mélange sont courants, rendant les contours des ensembles religieux flous ; on a l’impression de se trouver face à une constellation de philosophies et de pratiques plutôt qu'à des confessions.

Certains facteurs rendent les statistiques sur l’appartenance religieuse difficilement interprétables :

  • Contrairement aux religions abrahamiques, l’adhésion exclusive à un culte donné n’est pas exigée dans les religions prédominantes chez les Chinois : bouddhisme, taoïsme et religion traditionnelle chinoise. Un pratiquant fréquente sans problème différents lieux de culte et emprunte typiquement des pratiques aux divers courants[3],[4],[5]. Il est ainsi susceptible de se présenter comme appartenant indifféremment à l’une ou l’autre des religions, à moins qu’il ne se déclare confucianiste.
  • Les catégories envisagées par les enquêteurs ne reflètent pas toujours la réalité du terrain. Ainsi, le choix « religion populaire » est rarement proposé. C’est pourtant celui de 30 à 65 % des Taïwanais lorsqu’on leur en offre l’occasion[6]. En république populaire de Chine, seules cinq religions ont un statut officiel[7] : taoïsme, bouddhisme, islam, ainsi que le christianisme sous les formes du protestantisme et du catholicisme. La religion populaire et les nouveaux mouvements religieux dont Falun gong n’apparaissent pas clairement, de même que les différences de courants au sein du bouddhisme, de l’islam ou du protestantisme.
  • Les recensements officiels ne posent plus depuis près de trente ans de question sur la religion. D’autre part, en Chine populaire certains courants font l’objet de répressions ou persécutions qui poussent les pratiquants à taire leur appartenance religieuse.
L'église catholique de Cizhong, près de la rivière de Lancang (partie du Mékong) à Cizhong, dans la Province du Yunnan, Chine. Elle a été construite par un missionnaire français au milieu du dix-neuvième siècle, mais a été brûlée pendant le mouvement anti-étranger en 1905, et reconstruite dans les années 1920. Les membres de l'église sont principalement des Tibétains. La région étant ethniquement diverse, il y a aussi six autres groupes ethniques, les Han, Naxi, Lisu, Yi, Bai et Hui.

Statistiques du Chinese Spiritual Life Survey pour l'an 2010[1]:

  • Religion traditionnelle chinoise : sous ce terme sont regroupés dans certaines statistiques les taoïstes et pratiquants de la religion populaire : 932 millions ou 69,5 %[1]
    • Culte des dieux et des ancêtres : 754 millions ou 56,2 %[1]
    • Religion populaire taoïste : 173 millions ou 12,9 %[1]
    • Taoïsme : 12 millions ou 0,8 %[1]
  • Bouddhistes : 185 millions ou 13,8 %[1]
  • Chrétiens : 33 millions ou 2,4 %[1]
  • Musulmans : 21 millions ou 1,7 %[1]
  • Sans religion : environ 168 millions ou 12,6 %[1]

Démographie des religions des provinces à majorité chinoise Han selon les Chinese Family Panel Studies pour l'an 2012[2]:

  • Religion traditionnelle chinoise, adoration des dieux et des ancêtres : 83,26 %
    • Taoïsme : 0,56 %
  • Bouddhisme : 6,75 %
  • Protestantisme : 2 %
  • Islam : 0,46 %
  • Catholicisme: 0,40 %
  • Autre: 5 %
  • Athées et pas adorateurs : 4 %
  • Hindouisme : religion très minoritaire en Chine, environ 100 000 Hindouistes dans toute la Chine populaire, dont 20 000 à 30 000 Hindouistes à Hong-Kong (surtout des Indiens présents depuis la domination Britannique). Le reste est surtout présent dans la région de l' Aksai Chin (territoire revendiqué par l'Inde), et dans les régions frontalières avec l'Inde et la Birmanie (dont régions Himalayennes et Tibet).
CFPS 2012 : démographie de la Chine à majorité Han, avec analyse détaillée de Shanghai et des provinces Liaoning, Henan, Gansu et Guangdong.
  1. a b c d e f g h i et j 2010 Chinese Spiritual Life Survey conducted by the Purdue University’s Center on Religion and Chinese Society. Statistics published in: Katharina Wenzel-Teuber, David Strait. People’s Republic of China: Religions and Churches Statistical Overview 2011. Religions & Christianity in Today's China, Vol. II, 2012, No. 3, p. 29-54, (ISSN 2192-9289).
  2. a et b The World Religious Cultures 2014: 卢云峰:当代中国宗教状况报告——基于CFPS(2012)调查数据.
  3. (en) « SACU Religion in China » (consulté le ).
  4. (en) « Index-China Chinese Philosophies and religions » (consulté le ).
  5. (en) « International Religious Freedom Report 2007 » (consulté le ).
  6. Recherche effectuée en 1988 par Chu Hai-yuan pour l’Academia sinica
  7. (en) « White Paper--Freedom of Religious Belief in China » (consulté le ).

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